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Les punitions corporelles dénoncées dans le « Livret des parents »

Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, a présenté lundi 4 avril 2016 le tout nouveau "Livret des parents". Ce document, réalisé en partenariat avec la CNAF, sera envoyé aux futurs parents au cours du cinquième mois de grossesse. Un paragraphe est consacré aux punitions corporelles et humiliations et à leur nocivité :

Et le recours aux punitions corporelles ?
Face à ces nouvelles explorations, votre enfant aura besoin que des repères, partagés par les parents, soient posés et lui soient expliqués. Frapper un enfant (fessées, gifles, tapes, gestes brutaux) n’a aucune vertu éducative. Les punitions corporelles et les phrases qui humilient n’apprennent pas à l’enfant à ne plus recommencer, mais génèrent un stress et peuvent avoir des conséquences sur son développement. Sans culpabiliser les parents qui, à un moment, n’ont pas imaginé d’autres solutions, il est possible de trouver des appuis dans les lieux de soutien à la parentalité pour une éducation sans violence.

Ce livret n'est pas la loi que nous espérions (voir les points soulignés ci-dessous), mais c'est un premier pas. C'est la première fois qu'il est fait mention des punitions physiques dans un texte émanant du gouvernement français.

À cette occasion, VICE News a interviewé Olivier Maurel : La fessée n’a « aucune valeur éducative » pour le gouvernement français.

Olivier Maurel était également, avec Edwige Antier, l'invité de l'émission "Seul contre tous" mercredi 6 avril, sur l'antenne de Sud Radio. Le podcast est à télécharger sur le site de la radio.

Le nouveau livret est disponible en pdf sur le site du ministère des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes et sur le site de la CAF.


Quelques erreurs du "Livret des parents"

Ce livret est une avancée indéniable, mais il recèle néanmoins quelques erreurs de fond, que nous relevons ici.



  1. Cf. l’étude américaine citée par cet article, et en anglais Risks of Harm from Spanking Confirmed by Analysis of Five Decades of Research, extrait de l’article : “We as a society think of spanking and physical abuse as distinct behaviors,” she says. “Yet our research shows that spanking is linked with the same negative child outcomes as abuse, just to a slightly lesser degree.” Traduction : « Notre société considère la fessée et la maltraitance comme deux comportements bien distincts", dit-elle [Elisabeth Gershoff, l’un des auteurs de cette méta-analyse portant sur 50 ans de données]. Cependant, notre recherche montre que la fessée est liée pour l'enfant aux mêmes conséquences négatives que la maltraitance, seulement à un degré légèrement moindre. »[]