La violence n'est pas innée chez l'homme. Elle s'acquiert par l'éducation et la pratique sociale.

Françoise Héritier, anthropologue, ethnologue, féministe, femme politique, scientifique (1933 – 2017)

Ma mère, assistante sociale, avait des affiches « SOS enfant battu » à la maison…

Témoignage reçu en réponse au questionnaire du site.

 
1) Avez-vous subi vous-même de la violence éducative au cours de votre enfance ? Sous quelle forme ?

Humiliations parfois, comparaisons fréquentes envers mes cousines si parfaites, fessées puis gifles (en grandissant)...

2) A partir de et jusqu'à quel âge ?
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, jusqu'à 14-15 ans à peu près.

3) Par qui ? (père, mère, grands-parents, autre personne de la famille ou de l'entourage, enseignant...)
Père, mère.

4) Cette ou ces personnes avaient-elles elles-mêmes subi de la violence éducative dans leur enfance ? De quel type, pour autant que vous le sachiez ?
Humiliations, coups, + ceux reçus à l'école (notamment coups de règles sur les doigts pour ma mère)

5) Vous souvenez-vous de vos sentiments et de vos réactions d'alors (colère, tristesse, résignation, indifférence, sentiment d'injustice ou au contraire de l'avoir “bien mérité”...) ?
Sentiment d'injustice puissant, colère très forte, limite haine dans les heures suivant les fessées. (Ma mère assistance sociale
avait des affiches SOS enfant battu à la maison(!) j'ai plusieurs fois voulu appeler, sachant pourtant que je n'avais aucune chance d'être prise au sérieux, pour juste des fessées, je l'ai fait 2 fois quand même (j'avais trop peur d'être surprise en train de le faire) mais ça n'a pas répondu... J'avais l'espoir qu'une réaction de ce côté-ci leur fasse comprendre...) Pour les humiliations et comparaisons, dévalorisation importante, tristesse, sentiment d'être nulle, pas à la hauteur, mauvaise estime de moi.

6) Avez-vous subi cette(ces) épreuve(s) dans l'isolement ou avez-vous eu le soutien de quelqu'un ?
Non pour le soutien, pas que je me souvienne.

7) Quelles étaient les conséquences de cette violence lorsque vous étiez enfant ?
J'ai commencé à frapper aussi : "Ah t'as la main leste hein!" fessée à mon tour Puis difficultés à m'exprimer ensuite, incapacité à trouver les mots à l'adolescence pour exprimer mes problèmes, cocotte minute sous pression avec forte envie de frapper mes parents à leur tour pour qu'ils comprennent. (Ce que je n'ai jamais fait, par peur du qu'en dira-t-on.) Violence extériosée en hurlant ma colère par des insultes, (Ta gueule! tu comprends rien! t'es con(ne)! Dégage! Connasse!)

8) Quelles en sont les conséquences maintenant que vous êtes adulte ? En particulier vis-à-vis des enfants, et notamment si vous êtes quotidiennement au contact d'enfants (les vôtres, ou professionnellement) - merci de préciser le contexte ?
Gros manque de confiance en moi, et dévalorisation. J'ai eu du mal à comprendre d'ou venait toute la violence que je sentais monter en moi parfois, j'ai dû beaucoup réfléchir, cheminer, réapprendre à communiquer ensuite, tout ça grâce à des livres (Filliozat, Gordon,la fessée), et internet, découverte du maternage, des méfaits de la VEO... Gros travail à faire sur soi... Maintenant j'ai une petite fille de 2 ans. Elle a déjà été secoué 2 fois vers 16-18 mois, reçu une tape sur la main par moi à 20 mois, une claque sur la cuisse par mon père à ses 2ans (je ne m'y attendais pas, et lui ai clairement fait comprendre qu'il n'avait pas interet à récidiver) j'espère plus que tout qu'elle ne recevra jamais d'autres coups. C'est dur parfois, et heureusement que ce gros travail et cheminement j'ai pu l'entamer avant sa naissance! Et heureusement cette violence s'atténue, monte moins souvent, et est plus facile à maitriser... J'ai bon espoir! Les 2-3 fois ou cela a dérapé, je me suis excusé, lui ait expliqué ensuite que j'avais du mal mais que j'allais y arriver, que ça n'était pas de sa faute, que je n'avais pas le droit...

9) Si vos parents ont su éviter toute violence, pouvez-vous préciser comment ils s'y sont pris ?

10) Globalement, que pensez-vous de votre éducation ?
Je suis sûre qu'elle aurait pu être beaucoup mieux si mes parents avaient pu lire des livres de Mr Gordon ou de Mr Maurel! 😉 à côté de ça, ils ont tenté de nous transmettre des valeurs de partage, d'entraide, et de paix, ils étaient très non-violents d'autre part (admirateurs de Gandhi, Martin Luther King, très chrétiens) Le poids de leur éducation et de culture devaient être trop fort pour qu'ils puissent remettre en question la veo? Je ne sais pas. Mais je les remercie quand même pour nous avoir appris la non violence en dehors de la veo, c'est peut-être ce qui m'a permis à moi ensuite de faire ce chemin...

11) Viviez-vous, enfant, dans une société où la violence éducative est courante ?
Oui.

12) Si vous avez voyagé et pu observer des pratiques coutumières de violence à l'égard des enfants, pouvez-vous les décrire assez précisément : quel(s) type(s) de violence ? par qui ? à qui (sexe, âge, lien de parenté) ? en quelle circonstance ? pour quelles raisons ? en privé ? en public ?

13) Qu'est-ce qu'évoque pour vous l'expression « violence éducative ordinaire » ? Quels types de violence en font partie ? Et quelle différence faites-vous, le cas échéant, entre maltraitance et « violence éducative ordinaire » ?
Les violences faites aux nouveaux-nés, comme les laisser pleurer, les laisser dans un berceau ou transat de longues heures durant... Les humiliations, les fessées, gifles. C'est de la veo mais qui pour moi est déjà de la maltraitance...

14) Avez-vous des objections aux idées développées par l'OVEO ? Lesquelles ?
Non

15) Comment nous avez-vous connus : site ? livre d'Olivier Maurel ? salon ? conférence ? autres ?
J'ai connu le livre la fessée par le biais de mes pérégrinations internet sur le thème du maternage et ce qui en découle, puis le site.

16) Ce site a-t-il modifié ou renforcé votre point de vue sur la violence éducative à l'égard des enfants ?
Renforcé

17) Si vous acceptez de répondre, merci de préciser sexe, âge et milieu social.
Femme, 24 ans, milieu social assez élevé

Mahra

En réalité, il y a seulement eu des propositions de loi, la dernière datant de 2008, mais l'Angleterre reste au contraire l'un des pays européens les plus
réticents à voter une loi d'interdiction. (Note de l'OVEO.)


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