A propos des bandes de « narco-juniors » au Mexique
Par Olivier Maurel, fondateur de l'OVEO
Qui sont ces enfants et adolescents assassins ? La réponse que donne le psychiatre Rosendo Romero est sans ambiguïté : « La plupart ont été victimes de maltraitance familiale. Pour se libérer de ce statut, ils prennent la posture de l’agresseur. Leur niveau d’activation émotionnelle très bas les pousse à rechercher des sensations extrêmes sans aucun remords » (Le Monde, 12 novembre 2010). Et il n’y a guère de doute que ce que Rosendo Romero appelle « maltraitance familiale » soit très proche du niveau de violence habituellement toléré dans la société mexicaine, c’est-à-dire de ce que nous appelons violence éducative ordinaire.
Mais, dira-t-on, tous les enfants maltraités ne deviennent pas des tueurs à gages ! Non, bien sûr, mais, une fois les tendances socialisantes des enfants (attachement, empathie, mimétisme d’apprentissage) altérées, voire perverties, le besoin de reconnaissance sociale des enfants s’oriente vers les voies qu’ils trouvent ouvertes dans la société où ils vivent. C’est pourquoi Rosendo Romero poursuit : « Ces adolescents vivent dans des quartiers pauvres, où ils côtoient la violence et la consommation de drogue. Certains ont des parents eux-mêmes délinquants. » A quoi il faut ajouter que la consommation de drogue elle-même et la délinquance des parents ont elles aussi fort à voir avec la violence éducative.
‹ Les jeux de la mort à l’école La dépression postnatale ›