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Accroissement des risques de cancer, de troubles cardiaques et d’asthme

Michael E. Hyland, Ahmed M. Alkhalaf et Ben Whalley, université de Plymouth, Royaume-Uni, étude publiée dans le Journal of Behavorial Medicine, septembre 2012.

Selon cette étude portant sur 450 adultes âgés de 40 à 60 ans, les coups et les insultes reçus dans l’enfance accroissent les risques de cancer, de troubles cardiaques et d'asthme à l'âge adulte.

Traduction de l'article Beating and insulting children as a risk for adult cancer, cardiac disease and asthma :

Le recours aux châtiments corporels sur les enfants est associé à des troubles psychologiques et du comportement, mais la relation de cause à effet est controversée et les conséquences ultérieures sur la santé physique méconnues. Nous avons mené une enquête transversale portant sur des patients asthmatiques, cancéreux, et cardiaques (150 dans chaque catégorie, dont 75 hommes) choisis dans des cliniques en consultation externe et sur 250 sujets témoins en bonne santé (dont 125 hommes). Tous les participants avaient entre 40 et 60 ans et étaient des citoyens d'Arabie Saoudite, où le recours aux coups et aux insultes est une méthode éducative acceptée. Les données démographiques et la fréquence remémorée des coups et des insultes durant l’enfance ont fait l’objet d’une évaluation sur une échelle de 0 à 8 points. Les coups et les insultes étaient fortement corrélés entre eux (p = 0,846). Les différences démographiques entre le groupe des sujets malades et celui des sujets sains ont été contrôlées par la méthode d’appariement des coefficients de propension. Après contrôle de ces différences, les résultats montrent une corrélation entre une fréquence plus élevée des coups (une fois ou plus par mois) et des insultes et un accroissement significatif des risques de cancer (RR = 1,7), de maladie cardiaque (RR = 1,3) et d'asthme (RR = 1,6), avec un risque accru de cancer et d’asthme détectable dès que les coups avaient été reçus tous les 6 mois au moins. Nos résultats montrent une corrélation entre le recours des parents aux menaces, aux coups et aux insultes et le risque accru de maladie somatique, éventuellement par le biais du stress causé par ces pratiques parentales. Ces résultats sont conformes à des résultats de recherches antérieures montrant que la maltraitance des enfants et d'autres facteurs de stress dans la petite enfance nuisent à la santé physique des adultes, mais fournissent la preuve que les effets pathogènes apparaissent aussi avec l’exposition à un stress chronique mineur. Les pratiques parentales provoquant le stress, même considérées comme normales, ont des conséquences néfastes à long terme sur la santé [c'est l'OVEO qui souligne].