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Comportements agressifs, altérations de l’amygdale et du cortex orbitofrontal

C. Márquez, G.L. Poirier, M.I. Cordero, M.H. Larsen, A. Groner, J. Marquis, P.J. Magistretti, D. Trono et C. Sandi, Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, étude parue dans la revue Translational Psychiatry du 15 janvier 2013.

Cette étude montre que les traumatismes subis dans la période de la préadolescence marquent en profondeur le cerveau et y provoquent des lésions qui peuvent prédisposer à la violence.

Les rats qui ont subi de tels traumatismes se livrent à des comportements agressifs et sont porteurs des mêmes altérations du cerveau que l’on a pu déceler chez les êtres humains violents.

« Cette recherche montre que les personnes exposées aux traumatismes dans l’enfance ne souffrent pas seulement sur le plan psychologique, mais subissent une réelle altération de leur cerveau, résume Carmen Sandi. Cela ajoute une dimension plus profonde aux conséquences des traumatismes, avec bien entendu des implications scientifiques, thérapeutiques et sociales. »

Le mécanisme qui explique cette propension à la violence chez les rats et chez les hommes traumatisés dans leur jeune âge est un déficit de la capacité d’inhibition de la violence. Normalement, la partie antérieure du cerveau, le cortex orbitofrontal, maintient à un niveau modéré les tendances agressives qui peuvent s’avérer nécessaires pour l’autodéfense de l’individu. Mais, lorsque cette partie du cerveau est altérée par des traumatismes, elle ne joue plus ce rôle modérateur, et c’est comme si les tendances agressives n’avaient plus de frein. Ce qui aggrave encore les choses, c’est que, parallèlement, une autre partie du cerveau est stimulée, l’amygdale, impliquée dans les réactions émotionnelles. Autrement dit, quand on fait subir des traumatismes à un enfant, on dope son moteur de violence et on affaiblit ses freins.

Olivier Maurel,
fondateur de l'OVEO.

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