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De l’enfant protégé à l’enfant corrigé, ou comment l’humanité est devenue maltraitante

Le nouveau livre d'Olivier Maurel, De l’enfant protégé à l’enfant corrigé, ou comment l’humanité est devenue maltraitante, est paru en novembre 2022 aux éditions de L’Harmattan.

Lire ci-dessous le compte-rendu de ce livre par Gabriel, membre de l'OVEO (d'autres commentaires pourront être publiés par la suite), suivi d'un extrait de l'avant-propos et de la table des matières du livre.

Voir aussi notre revue de presse de novembre 2022.


Toutes les nations sauvages de ces quartiers (c’est-à-dire du Québec), et du Brésil, à ce qu’on nous témoigne, ne sauraient châtier ni voir châtier un enfant. [...] Que cela nous donnera de peine dans le dessein que nous avons d’instruire la jeunesse !” 

C’est par ces mots de Paul Le Jeune, prêtre jésuite et missionnaire français au Canada qu’Olivier Maurel décrit cette tâche qui semble encore impossible à de nombreux adultes aujourd’hui : instruire sans punir.

Après des millénaires de violences infligées aux enfants, l’humanité semble avoir oublié que faire subir aux enfants des traitements parfois proches de la torture n’est pas dans sa nature.

I. Comment l’humanité est devenue automaltraitante

L’humanité a été pendant les derniers millénaires de son histoire une espèce maltraitée. Et cela par elle-même” (p. 10). Pourtant la violence éducative n’est pas une fatalité.

Selon Olivier Maurel, pendant 300 000 ans, l’humanité qui était encore au stade des chasseurs-cueilleurs a été bientraitante envers les enfants, respectant les enfants comme êtres humains à part entière et sans imposer de relation hiérarchique dans le cadre de leur éducation.

Des Pygmées de la République Centrafricaine aux Indiens Mohave de Californie jusqu’aux îles Trobriand, de nombreux travaux d’anthropologues ont prouvé la permanence d’une culture du respect de l’enfant chez les peuples chasseurs-cueilleurs actuels. À partir de l’exemple des sociétés de chasseurs-cueilleurs actuelles et des témoignages de missionnaires du 16e siècle, Olivier Maurel conclut que “les chasseurs-cueilleurs du paléolithique éduquaient leurs enfants sans recourir eux non plus aux châtiments corporels ni aux punitions” (p. 33).

C’est la sédentarisation et l’apparition de l’agriculture et de l’écriture qui, en favorisant le rapprochement des naissances et l’émergence de sociétés inégalitaires et hiérarchiques, va introduire et normaliser l’usage de la violence dans l’éducation de l’enfant. Citant l’anthropologue et médecin Daniel Delanoë, Olivier Maurel explique : “Le recours aux punitions corporelles serait une conséquence des rapports sociaux dans les sociétés hiérarchisées et violentes” (p. 68).

II. Les millénaires de la violence : de l’Antiquité à aujourd’hui

Sources à l’appui, Olivier Maurel reconstitue l’histoire de la “guerre aux enfants”. Les lecteur•trices de son précédent livre, Vingt Siècles de maltraitance chrétienne des enfants, reconnaîtront cette même ambition d’analyser la violence éducative ordinaire subie par les enfants depuis des millénaires à travers le monde. 

Qu’il s’agisse de l’Égypte ancienne, de la Mésopotamie, de Sparte, de la Grèce, de la Chine, de l’Inde, de l’Amérique précolombienne ou des pays de tradition bouddhiste etc., il semble ne ne pas exister une seule nation ou pays qui ait épargné ses enfants. 

L’universalité de la violence éducative marque encore l’humanité aujourd’hui. Le triste proverbe “qui aime bien châtie bien” justifie encore pour de nombreux adultes les violences commises contre les enfants. 

Ce “paradigme de la mauvaise nature” de l’enfant (p. 237) justifie qu’ils•elles soient frappé•es “pour leur bien”. Cette novlangue qui fait passer la cruauté pour de la douceur et la violence pour de l’amour imprègne l’enfant qui, devenu adulte, deviendra “insensible à sa propre souffrance” (p. 158) et reproduira à son tour la violence éducative ordinaire subie.

Olivier Maurel reconnaît que le retour en arrière pour une société qui a commencé à recourir à la violence sur ses enfants est très difficilement possible (p. 33) et ne défend aucunement une régression à une époque antérieure de l’humanité qui ne serait pas souhaitable pour de multiples raisons. Après avoir traversé des millénaires de violence éducative, adopter une culture du respect de l’enfant est “l’ultime révolution possible” pour l’humanité, selon les mots de la psychologue italienne Maria Rita Parsi. 

La marche est haute mais elle est nécessaire pour qu’enfin la violence éducative ordinaire ne soit plus une menace pour notre richesse en humanité et une menace pour notre rapport à nous-mêmes, aux enfants, au vivant et à la Terre.

L’OVEO recommande chaleureusement la lecture de ce livre à tout enfant, parent, militant et à toute personne préoccupée par la violence éducative ordinaire et celles et ceux qui la subissent.


Avant-propos

Vous étouffez, vous bâillonnez le jeune révélateur [...] qui seul vous dirait votre énigme et votre rêve oublié.

(Michelet, Le Peuple.)

Le 23 juin 1633, près de la ville de Québec, au cours d’une rencontre entre Indiens et Européens, un jeune garçon français jouait du tambour. Un Indien, sans doute intrigué par cet instrument, est venu l’observer d’un peu trop près et l’enfant au tambour, emporté par la vigueur d’un de ses mouvements, l’a frappé à la tête au point de le faire saigner. « Aussitôt, raconte le jésuite Paul Le Jeune qui a assisté à cette scène, tous ceux de sa nation qui regardaient ce tambour, voyant ce coup, s’offensèrent. Ils vont trouver le truchement (l’interprète) français et lui disent : “Voilà l’un de tes gens qui a blessé l’un des nôtres, tu sais bien notre coutume, fais-nous des présents pour cette blessure.” Comme il n’y a point de police parmi les Sauvages, explique le jésuite, si l’un d’eux en tue ou blesse un autre, [...] il en est quitte pour quelques présents qu’il fait aux amis du défunt ou de l’offensé. » Mais l’interprète répond : « Toi-même, tu sais bien nos façons de faire, quand quelqu’un de nous fait mal, on le châtie. Cet enfant a blessé l’un de vos gens, il sera tout maintenant fouetté en ta présence. » On fait venir le petit garçon. Quand les sauvages virent que c’était tout de bon qu’on dépouillait ce petit batteur de Sauvages et de tambour, et que les verges étaient toutes prêtes, ils commencèrent à prier qu’on lui pardonnât, alléguant que c’était un enfant, qu’il n’avait point d’esprit, qu’il ne savait pas encore ce qu’il faisait. Mais comme on voulait le châtier à toute force, l’un deux se met tout nu, jette sa robe sur l’enfant, s’écriant à celui qui le voulait frapper : « Touche sur moi si tu veux, mais tu ne le frapperas point » : voilà comme le pauvre petit évada [échappa au châtiment] 1. »

Le père Le Jeune ajoute : « Toutes les nations sauvages de ces quartiers (c’est-à-dire du Québec), et du Brésil, à ce qu’on nous témoigne, ne sauraient châtier ni voir châtier un enfant. » Et il s’exclame : « Que cela nous donnera de peine dans le dessein que nous avons d’instruire la jeunesse ! » Instruire sans pouvoir punir : tâche impossible à ses yeux !

Dans sa Relation de la Nouvelle France de l’année suivante, il explique la raison pour laquelle dans son désir de convertir les enfants, il ne voudrait pas « prendre les enfants du pays dans le pays même, mais en un autre endroit 2, c’est que ces barbares ne peuvent supporter qu’on châtie leurs enfants, non pas même de paroles, ne pouvant rien refuser à un enfant qui pleure, si bien qu’à la moindre fantaisie, ils nous les enlèveraient devant qu’ils fussent instruits 3. »

La rencontre de deux mondes

Cette anecdote qui peut sembler insignifiante illustre en réalité la rencontre de deux mondes, presque de deux humanités différentes, puisque le comportement qui les oppose est essentiel : la façon, pour les adultes, de traiter les enfants. D’un côté, une humanité qui pour rien au monde n’accepterait qu’on batte un enfant pour quelque raison que ce soit, et de l’autre une humanité qui trouve non seulement normal mais indispensable de battre sévèrement un enfant pour un geste maladroit. Le commentaire du père Le Jeune précise l’étendue géographique de cette opposition : le refus absolu de battre les enfants n’est pas seulement une particularité des Indiens du Québec, il est partagé par les Indiens du Brésil, et on verra dans la suite de ce livre qu’il est partagé par tous les peuples de chasseurs-cueilleurs aujourd’hui encore, et très probablement par les sociétés du paléolithique. Quant à l’incapacité d’imaginer comment on peut instruire les enfants sans les battre, même pour leur enseigner une religion d’amour, elle n’est pas seulement le fait du père Le Jeune, ni des jésuites, ni même du christianisme, elle est le fait de toutes les sociétés humaines, quelles que soient leurs religions, leurs couleurs de peau ou leurs cultures, qui, entre autres particularités, ont accédé à la culture écrite. Des deux côtés, on trouve la même universalité : partout dans le monde les sociétés de chasseurs-cueilleurs non seulement ne battent pas les enfants mais refusent de les voir battre par d’autres ; partout dans le monde, toutes les sociétés étant passées par la révolution néolithique se sont mises à battre leur progéniture et, par des proverbes, recommandent aux parents de les battre.

Cela suppose qu’à un certain moment de sa préhistoire ou de son histoire, l’humanité, dans son comportement éducatif, est passée de la protection à la correction des enfants. Cela suppose quelque chose qui ne s’est jamais produit dans aucune espèce animale, que les adultes aient pris le pouvoir sur leurs petits par la violence pour les punir ou pour exiger d’eux qu’ils se conforment à leur volonté et obéissent à leurs ordres. Cela suppose que les adultes ne considèrent plus les enfants comme des êtres qui, de leur propre développement physiologique et social, peuvent, en imitant simplement le comportement des adultes, s’intégrer comme eux à leur société, mais comme des êtres qui, on ne sait pourquoi, naissent mal formés et même malintentionnés, et qu’il faut donc corriger, redresser.

Le but de ce livre est de raconter l’histoire, en grande partie méconnue, de ces relations violentes entre adultes et enfants qui ont commencé il y a plusieurs milliers d’années et qui n’ont pas cessé depuis. Nous n’en avons jamais vraiment pris conscience bien qu’elles aient, aujourd’hui encore, de lourdes conséquences sur notre vie, aussi bien collective qu’individuelle, jusque dans notre façon de considérer l’humanité, jusque dans le rapport que chacun de nous a avec lui-même. Ces relations sont un impensé, un point aveugle qui nous empêche d’avoir accès à une claire compréhension du monde actuel. C’est pourquoi la connaissance de l’histoire de ces relations est essentielle.

En voici les grandes lignes. Les preuves viendront ensuite.

Une mutation méconnue

Pendant la plus grande partie de l’existence de l’Homo sapiens, c’est-à-dire pendant environ 300 000 ans, il y a de bonnes raisons de penser que les êtres humains ont traité leurs enfants en ayant confiance dans le fait que, par leur propre développement, ils deviendraient des adultes comme eux, suivraient leur exemple et s’intègreraient à leur société. C’est ainsi que les sociétés de chasseurs-cueilleurs actuels, où qu’ils vivent sur la planète, continuent de considérer et d’élever leurs enfants, en comptant essentiellement sur leur capacité d’imitation et sur la valeur éducative de l’exemple des adultes. Non seulement ils ne frappent pas les enfants mais voir des parents frapper les enfants leur paraît intolérable.

Cependant, dès qu’apparaissent, il y a 4000 ans, les premiers textes écrits qui reflètent la vie concrète des sociétés de cette époque, ils nous révèlent que l’humanité a profondément changé dans ce domaine essentiel de l’éducation des enfants. Les adultes se sont mis à penser, à une époque dont j’essaierai plus loin de préciser la date, bien antérieure sans doute à la date de ces premiers textes, que les enfants naissent avec toutes sortes de défauts, sont portés au mal, et ont donc besoin d’être sévèrement corrigés, c’est-à-dire roués de coups, pour devenir des adultes aussi convenables que leurs parents et leurs maîtres.

Prendre conscience que l’humanité a vécu 300 000 ans en bonne entente avec ses enfants et que ce n’est qu’au cours des derniers millénaires qu’elle s’est mise à les battre permet de comprendre à quel point cette dernière méthode d’éducation est en contradiction avec la nature des enfants comme avec celle des parents.

Que s’est-il donc passé dans son histoire ou sa préhistoire pour que l’humanité ait ainsi changé du tout au tout de comportement éducatif et se soit mise à traiter ses propres enfants par la violence ?

Une « éducation de supplices »

Pour bien comprendre à quel point ce changement d’attitude est surprenant, il faut savoir ce qu’était le niveau d’intensité de la violence éducative 4 au cours des derniers millénaires. Dans la France d’aujourd’hui, les « corrections » données aux enfants consistent essentiellement en fessées et gifles qui nous paraissent des punitions relativement bénignes 5. Mais ce niveau de violence n’a rien à voir avec ce qu’ont subi les enfants depuis au moins quatre mille ans, c’est-à-dire depuis l’apparition de l’écriture qui nous permet d’en être informés, et aujourd’hui encore dans les régions du monde où cette méthode d’éducation n’a pas été remise en question. Les châtiments qu’ils subissaient étaient d’une tout autre intensité. Ils consistaient le plus souvent en coups donnés avec des instruments contondants de toutes sortes : bâton, baguettes, chicotte 6, liane, fouet, ceinture, cuiller en bois, queue de vache séchée dans le Sahel, queue de raie séchée en Nouvelle-Calédonie, cravache, nerf de bœuf, courroie... sans compter les coups de poings et de pieds. À quoi il faut ajouter depuis le début du XXe siècle : câbles électriques, tuyau de plastique, fers à béton... Ces coups étaient donnés le plus souvent non pas à l’unité mais en séries de cinq, dix, vingt ou trente coups, ou davantage, selon la gravité estimée de la faute à punir ou selon le degré d’exaspération du parent ou du maître. On a obligé les enfants à se tenir dans des positions douloureuses et humiliantes : à genoux sur des graviers, sur le rebord aigu d’une planche, sur un manche à balai pendant des heures ; assis derrière nu sur un bloc de glace dans le Grand Nord ; debout face au soleil et obligé de le regarder. On a pincé les enfants, on leur a tiré les cheveux au point de les arracher, on les a soulevés par les cheveux ou les oreilles. On leur a fait subir des brûlures. On les a enfermés dans des placards, ligotés, enchaînés. On les a frappés violemment sous la plante des pieds. On leur a fait honte en les faisant tourner autour de la cour de l’école, leur culotte sale sur la tête ou leur drap souillé tendu à bout de bras. On leur a craché dans la bouche, on leur a fait lécher le sol de leur classe, on leur a mis du poivre dans les yeux, de la pâte de piment dans la bouche, l’anus ou le sexe, on leur a appliqué sur la peau des cigarettes allumées. On les a insultés, menacés, surveillés en permanence, on s’est moqué d’eux. C’est-à-dire que les enfants ont subi et subissent encore dans un grand nombre de pays du monde, dans leur vie quotidienne, à l’école et à la maison, des traitements pour lesquels le mot tortures est à peine exagéré. Il n’était, et il n’est pas rare aujourd’hui encore dans certains pays, qu’après une correction paternelle ou scolaire, un enfant ne puisse plus marcher pendant plusieurs jours. L’historien Jules Michelet n’exagérait pas quand, dans son livre Le Peuple (1846), il parlait d’une « éducation de supplices ». Une éducation qui, aux yeux de la plupart des habitants des pays qui l’ont aujourd’hui remise en question, relève clairement de la maltraitance.

Pourtant tous ces traitements étaient infligés aux enfants avec la bonne conscience de parents et de maîtres qui avaient eux-mêmes subi ces traitements et qui pensaient que c’était ainsi qu’on devait éduquer les enfants. Du haut en bas de l’échelle sociale, des enfants de paysans aux fils et filles de rois, tous les enfants étaient grosso modo soumis au même niveau de violences. J’en donnerai des exemples plus loin.

Il faut enfin ajouter que des enquêtes effectuées au cours du XXe siècle ont montré que dans les pays où cette méthode d’éducation n’a pas été remise en question, quatre-vingt à quatre-vingt-dix pour cent des enfants sont soumis à des violences du niveau de la bastonnade et que nombre de ceux qui ne la subissent pas n’échappent pas à la peur de la subir à leur tour. Autrement dit, c’est la majorité des enfants qui, pendant ces milliers d’années, ont été soumis à l’« éducation de supplices » dont a parlé Michelet. Ce qui peut se traduire ainsi : l’humanité a été pendant toute cette période une espèce maltraitée. Et cela par elle-même.

(Cet extrait constitue les pages 5 à 10 du livre. Les pages 11 à 27 sont également consultables sur le site de l'éditeur sous l'onglet "Lire un extrait".)


Table des matières

AVANT-PROPOS

PREMIÈRE PARTIE - Préhistoire de la guerre faite aux enfants

1 - Une longue période d’éducation sans violence chez nos ancêtres chasseurs-cueilleurs

2 - La violence sur les enfants : un comportement universel dans les civilisations dotées d’une écriture

3 - Quand et pourquoi l’humanité s’est mise à faire violence à ses enfants

DEUXIÈME PARTIE - Les premiers opposants à la guerre faite aux enfants

1 - L’opposition aux punitions corporelles et ses raisons

2 - Jésus et les enfants : une occasion manquée

TROISIÈME PARTIE - Le christianisme et les châtiments corporels

1 - Les propos sur l’éducation dans les premiers textes chrétiens

2 - Saint Augustin et ses successeurs : le péché originel

3 - Comment l’Église a perpétué l’usage des châtiments corporels

4 - Comment la Réforme est restée fidèle aux vieilles méthodes bibliques

5 - Le début d’un changement : enfin Érasme vint

6 - Dans le sillage d’Érasme

7 - XVIIIe et XIXe siècles

8 - La violence éducative dans deux futurs totalitarismes et au Japon

9 - Islam et violence éducative

QUATRIÈME PARTIE - Effets de la violence éducative sur les enfants

1 - Sur la santé

2 - Effets de la violence éducative sur les capacités relationnelles des enfants

3 - Effets de la violence éducative sur la société

CONCLUSION

Lectures et références


  1. Paul Le Jeune, Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France en l’année 1633, envoyée au R. P. Barth. Jacquinot, Provincial de la Compagnie de Jésus en la province de France, par le P. Paul Le Jeune de la même compagnie, supérieur de la résidence de Kebec, 1634, p. 243, https://www.canadiana.ca/view/oocihm.18296/146?r=0&s=1[]
  2. Ce vœu a été tragiquement réalisé plus tard lorsque l’État canadien a confié plus de 150 000 enfants arrachés à leurs familles à des écoles gérées par l’Église catholique. Le but de cette opération était de « tuer l’Indien qui était en eux ». Mais ce n’est pas seulement « l’Indien » qu’on a tué : on estime que près de 3200 enfants sont morts dans ces pensionnats, à la suite de châtiments corporels, d’abus sexuels, de sous-alimentation ou de désespoir d’être loin de leurs familles.[]
  3. Relation de ce qui s’est passé en la Nouvelle France en l’année1634. Envoyée au R. Père provincial de la Compagnie de Jésus en la province de France, par le Père Paul Le Jeune de la même compagnie, Supérieur de la résidence de Kébec, chapitre III, p. 42. https://dl.wdl.org/15527/service/15527.pdf[]
  4. L’expression de violence éducative est aujourd’hui, en français, à peu près couramment admise pour désigner les formes de violence physique, verbale ou psychologique infligées aux enfants, non pas par cruauté, mais dans le but de les éduquer. C’est dans ce sens que je l’emploierai dans ce livre.[]
  5. À tort d’ailleurs. Elles sont interdites dans soixante pays dans le monde, et depuis juillet 2019 en France.[]
  6. En français d’Afrique, ce mot désigne tout instrument, bâton, liane ou fouet, pouvant servir à infliger des punitions corporelles.[]