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Empathie, attachement et violence éducative : le colloque 2011 de la FF2P

Les mercredi 19 et jeudi 20 octobre 2011 s’est tenu le deuxième colloque organisé par la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse) prenant en compte la violence éducative ordinaire. Vingt-quatre membres de l’OVEO y ont assisté, dont quatre intervenants : Olivier Maurel, Fabienne Cazalis, Françoise Charrasse, Catherine Gueguen. Plusieurs autres intervenants étaient membres du comité de parrainage de l’OVEO. Le nombre d’auditeurs (environ trois cents), la variété des intervenants ont fait de ce colloque un moment vibrant et foisonnant d’informations, fertile en échanges et en propositions pour promouvoir une éducation respectueuse des droits de l’enfant, et une thérapie respectueuse des besoins de la personne. Voir le site du colloque.

Les thèmes abordés ont été les suivants :

  • Capacité d’attachement et approche psychothérapeutique.
  • Capacité d’empathie et approche psychothérapeutique.
  • Comment prendre en charge les déficits de l’attachement et de l’empathie résultant de la violence éducative. « L’empathie, la contagion émotionnelle, la coupure par rapport aux émotions et la prévention de la violence, de la théorie à la pratique ».
  • Comment mettre en œuvre la loi d’interdiction des punitions éducatives en France et dans le monde ? Les points de vue éducatifs et psychothérapeutiques.

Ont pris la parole, entre autres (les liens mènent sur les pages de présentation donnant le texte de l’intervention) :

  • Fabienne Cazalis, neuroscientifique. « Il est urgent, en termes de santé publique, de mesurer l'impact à court et à long terme de nos pratiques culturelles de séparation précoce du nouveau-né de sa mère. »
  • Catherine Clément, psychiatre, psychothérapeute EMDR et Intégration des cycles de vie (Lifespan Integration)
  • Nicole Guedeney, pédopsychiatre, praticien hospitalier, docteur ès sciences : « Comment éviter autant la violence éducative que la violence psychothérapeutique »
  • Cornélia Gauthier, médecin psychosomaticienne, auteure de Sommes-nous tous des abusés ? « L’action de sauver (excès d’empathie) comporte toujours pour celui qui la pratique un aspect pulsionnel, assorti d’un certain sentiment d’urgence et de précipitation. Tout va trop vite et trop loin. Le sauveur envahit le territoire de l’autre et le prive d’une partie de sa liberté de réflexion et d’action. » Au contraire, l’action d’aider (juste distance empathique) se fait dans le calme, aide à initier une action, mais laisse à l’autre le soin de faire sa part, de s’approprier sa réussite, sa guérison.
  • Françoise Charrasse, psychothérapeute, chercheur Alice Miller. « Beaucoup de gens pensent encore que la personnalité de l’enfant lui vient de ses gènes et que la façon dont les adultes se comportent à son égard n’influent que modérément sur ce qu’il est et devient. Nous savons maintenant que le petit de l'homme naît prématuré et que son cerveau, loin d'avoir terminé son développement à la naissance est très vulnérable à l'environnement. »
  • Isabelle Filliozat, psychologue, psychothérapeute, a, entre autres, évoqué les maternités « Amies des bébés ». 20 000 hôpitaux labellisés dans le monde, 650 en Europe, 11 en France… Voir en particulier le tableau synoptique comparant la psychanalyse, basée sur la théorie des pulsions, et les thérapies actuelles basées sur la théorie de l’attachement, centrée sur la satisfaction des besoins de l’enfant.
  • Jacqueline Cornet, présidente de l’association « Ni claques ni fessées »
  • Edwige Antier, députée de Paris, pédiatre. Est à l’origine d’une loi visant à abolir toutes formes de violences physiques et psychologiques infligées aux enfants.
  • Marc-André Cotton, enseignant, rédacteur du site Internet Regard conscient.
  • Catherine Dumonteil-Kremer, consultante familiale, auteur de Elever son enfant… autrement.
  • Catherine Gueguen, pédiatre, soutien à la parentalité.
  • Gilles Lazimi, coordinateur de campagnes contre les violences contre les femmes et les enfants.
  • Olivier Maurel, fondateur de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire.
  • Elda Moreno, juriste espagnole, conseillère spéciale du Secrétaire général et de la Secrétaire générale adjointe du Conseil de l’Europe
  • Sara Johansson, conseillère en protection de l'enfance, Save the Children (Suède).
  • Catherine Schmider, formatrice en Communication NonViolente, sophrologue. « Les lois ne sont respectées que si elles ont du sens pour ceux la vivent, et pour cela il est important qu’elles soient reliées aux besoins qu’elles nourrissent. »
  • Guy Corneau, analyste jungien, auteur de Revivre !
  • Daniel Favre, docteur en neurosciences et sciences de l’éducation, enseignant-chercheur : « Comment prendre en charge les déficits de l’attachement et de l’empathie résultant de la violence éducative ordinaire ».
  • Gérard Salem, psychiatre, thérapie familiale, directeur de la CIMI à Lausanne. « La maltraitance familiale se manifeste aussi dans les attitudes éducatives, dont certaines, par leur extrême exigence, rappellent la “pédagogie noire” que dénonçait Alice Miller, alors que d’autres, par leur extrême négligence, confinent à l’abandon. »

Théâtre : Immenses et Minuscules (voir aussi programme du colloque)
Film : L’Affaire Freud, entretiens avec Jeffrey Moussaïef Masson, auteur du livre Le Réel escamoté.

A la clôture du colloque, une motion proposée par Edwige Antier a été adoptée à l’unanimité.


Commentaires de membres de l'OVEO

Ce qui a été pertinent, pour moi c’est l’attention portée aux conséquences de la violence éducative, à ses origines, et au lien avec les approches psychothérapeutiques. J’ai été sensible au fait que ce Colloque ait invité les thérapeutes aux approches centrées sur les besoins et le respect de la personne. (Marie-Sophie.)