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Je n’ai pas du tout l’impression d’avoir été un enfant maltraité

Témoignage reçu en réponse au questionnaire du site


Avez-vous subi vous-même de la violence éducative au cours de votre enfance ? Sous quelle forme ?

Giffles, Martinet, fessées, coup de règle sur les doigts

A partir de et jusqu'à quel âge ?

de 5~6 jusque vers 13~14 ans (de 1960 à 1968)

Par qui ? (père, mère, grands-parents, autre personne de la famille ou de l'entourage, enseignant...)

Les punitions étaient infligées pour les raisons suivantes : A) j’ai fait pipi au lit toutes les nuits jusqu’à 13 ans et je n’ai été totalement guéri qu’à 15 ans. Je n’étais pas puni spécifiquement pour mon énurésie mais pour les « à cotés » : Ma mère m’a obligé à porter une culotte plastique et des couches la nuit jusqu’à 13 ans. Lorsque je buvais en cachette le soir après dîner ou si une fois couché j’enlevais ces couches (que je détestais) Quand les draps étaient à changer deux nuits de suite, ou bien après 13 ans quand interrogé sur le résultat de la nuit précédente, j’étais pris en flagrant délit de mensonge .B) je jouais au feu de manière dangereuse C) J’étais souvent insolent. Giffles par mère (sous le coup de la colère, plusieurs fois par an vers 10 ans). Martinet ou fessées par mon père à froid (beaucoup plus rare : 3~4 fois en tout) Coup de règle sur les doigts par certains instits de la vieille école en CE2 et CM1 (2 ou 3 fois dans l’année scolaire), humiliation par un moniteur de colonie de vacance.

Cette ou ces personnes avaient-elles elles-mêmes subi de la violence éducative dans leur enfance ? De quel type, pour autant que vous le sachiez ?

Je suis certain, que mes parents ont été élevés dans les années 1930 plus strictement que moi dans les années 1960, mais je ne saurais pas préciser pour les gifles ou fessées.

Vous souvenez-vous de vos sentiments et de vos réactions d'alors (colère, tristesse, résignation, indifférence, sentiment d'injustice ou au contraire de l'avoir ”bien mérité“...) ?

Plutôt résignation quand je prenais une baffe par ma mère pour insolence, de l’avoir bien mérité quand je buvais en cachette ou pour jouer au feu de manière dangereuse, indifférence pour les coups de règle sur les doigts, sentiment d’injustice en colo lorsque l’on m’obligeait à défiler devant mes camarades avec mes draps mouillés.

Avez-vous subi cette(ces) épreuve(s) dans l'isolement ou avez-vous eu le soutien de quelqu'un ?

j’étais l’ainé d’un frère et d’une sœur qui eux ne pissaient pas au lit, parfois mon frère se plaignait à cause de l’odeur dans notre chambre, mon frère et ma sœur se moquaient de moi à cause de mes couches. Ma grand-mère maternelle était compréhensive et me consolait, quand j’avais des coups de blues à cause des punitions ou de mes pipis au lit persistants.

Quelles étaient les conséquences de cette violence lorsque vous étiez enfant ?

des bagarres avec mon frère, une fois ado la honte et le replis sur moi-même à cause de l’énurésie.

Quelles en sont les conséquences maintenant que vous êtes adulte ? En particulier vis-à-vis des enfants, et notamment si vous êtes quotidiennement au contact d'enfants (les vôtres, ou professionnellement) - merci de préciser le contexte ?

je n’ai  frappé qu’une seule fois mon fils ainé et mon fils benjamin, mais surtout avec mon second fils (que je n’ai jamais frappé) j’ai été trop froid et trop distant (lui aussi a été énurétique jusqu’à l’adolescence)

Si vos parents ont su éviter toute violence, pouvez-vous préciser comment ils s'y sont pris ?

mon père préférait me donner des lignes à copier ou privations de dessert ou de cinéma que de frapper.

Globalement, que pensez-vous de votre éducation ?

J’étais un enfant hyperactif qu’il fallait bien canaliser, je n’ai découvert que bien plus tard qu’hyperactivité et énurésie allaient souvent ensemble. Mes parents ont tenté des traitements médicaux divers et variés pour m’en guérir. Je n’ai pas du tout l’impression d’avoir été un enfant maltraité.

Viviez-vous, enfant, dans une société où la violence éducative est courante ?

Non, mais dans les années 60 prendre une gifle était très courant, et certes pas de la maltraitance !

Si vous avez voyagé et pu observer des pratiques coutumières de violence à l'égard des enfants, pouvez-vous les décrire assez précisément : quel(s) type(s) de violence ? par qui ? à qui (sexe, âge, lien de parenté) ? en quelle circonstance ? pour quelles raisons ? en privé ? en public ?

Oui en Corée du Sud les enseignants frappent des petits enfants à partir de 6 ans avec de longues cannes de bambou : pas spécialement pour indiscipline mais pour leur faire rentrer la leçon dans le crâne.

Qu'est-ce qu'évoque pour vous l'expression « violence éducative ordinaire » ? Quels types de violence en font partie ? Et quelle différence faites-vous, le cas échéant, entre maltraitance et « violence éducative ordinaire » ?

Un enfant comprend parfaitement que sous le coup de l’émotion ou de la colère en face d’une bêtise une gifle puisse fuser ; Une fois adolescent, c’est plus compliqué, Ex : Quand j’avais dit non pas de pipi la nuit dernière et refermé mon lit sur un drap mouillé, ma mère prenait toujours le soin de préciser « tu n’es pas puni pas parce que tu pisses au lit, mais pour ton mensonge et ton manque d’hygiène » ça accentuait encore plus la honte de me sentir différent.

En revanche la maltraitance c’est par ex : privation de repas, attacher, enfermer dans un placard, mettre dehors dans le froid, gronder ou punir un enfant juste parce qu’il fait pipi au lit, et pas forcément physique ex humilier un enfant devant ses camarades

Avez-vous des objections aux idées développées par l'OVEO ? Lesquelles ?

Je ne pense pas qu’une gifle traumatise à vie un enfant ! même si son utilité éducative est faible…

Comment nous avez-vous connus : site ? livre d'Olivier Maurel ? salon ? conférence ? autres ?

internet : Je ne connais pas ce livre

Ce site a-t-il modifié ou renforcé votre point de vue sur la violence éducative à l'égard des enfants ?

Je trouve exagérée cette loi pénalisant le fait de mettre une fessée ou une gifle à un enfant. De plus cette loi est inapplicable sans moyen de contrôle adapté : 1) ça ne reste qu’un principe 2) « l’enfant roi » conduit selon moi à un affaiblissement de l’autorité parentale et indirectement à l’ensauvagement général de la société.

un petit coq

66 ans, ingénieur en retraite, Milieu aisé, parents petits patrons, grands parents ouvriers.