Il ne peut y avoir plus vive révélation de l'âme d'une société que la manière dont elle traite ses enfants.

Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté.

Nouvelles preuves des effets de la maltraitance infantile sur le cerveau

Une nouvelle preuve, cette fois visible, des effets de la maltraitance sur le cerveau, a peut-être été mise en lumière tout récemment par des chercheurs de l’INSERM et de l’université de Tours, en collaboration avec une équipe canadienne de la McGill University – Douglas Mental Health University Institute, à Montréal au Canada.

Immunomarquage de neurones à parvalbumine en vert entourés par des filets perineuronaux en rouge dans le cortex préfrontal humain. © Arnaud Tanti/Inserm

L’analyse, avec l’accord de leurs familles, des cerveaux de personnes suicidées au cours d’un épisode de dépression majeure, a montré, dans le tissu cérébral de ces personnes, des anomalies du cortex préfrontal, région cérébrale qui permet de réguler les réponses émotionnelles. On y voit que certains neurones sont entourés de filets dits « périneuronaux » plus denses et plus nombreux que ceux présents dans le cerveau de personnes sans antécédents de maltraitance ou de maladie psychiatrique. « Les chercheurs estiment que ces filets périneuronaux pourraient jouer un rôle en cas de traumatisme pendant l’enfance, en figeant les réseaux neuronaux associés à ces souvenirs, prédisposant à des troubles dépressifs ou comportementaux par la suite. »

D’après les chercheurs de l’INSERM, « ces observations renforcent l’hypothèse d’une corrélation entre stress précoce et développement accru des filets périneuronaux. »


Lire le communiqué – salle de presse Inserm (20 janvier 2022) : Nouvelles anomalies cérébrales associées à la maltraitance infantile

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