Il est urgent de promouvoir la culture du respect de l’enfant comme “ultime révolution possible” et comme élément fondamental de transformation sociale, culturelle, politique et humaine de la collectivité.

Maria Rita Parsi, psychologue italienne.

Parfois la satisfaction d’une journée sans baffe ni fessée…

Témoignage reçu en réponse au questionnaire du site.
- Avez-vous subi vous-même de la violence éducative au cours de votre enfance ? Sous quelle forme ?
Baffes, fessées et divers punition et brimades

- A partir de et jusqu'à quel âge ?
De 3 ans (je ne me souviens pas avant) à l'adolescence environ pour les violences physiques. Pour les violences verbales, cela perdure encore aujourd'hui.

- Par qui ? (père, mère, grands-parents, autre personne de la famille ou de l'entourage, enseignant...)
Parents, grands-parents, oncles, tantes... bref, toute la famille !

- Cette ou ces personnes avaient-elles elles-mêmes subi de la violence éducative dans leur enfance ? De quel type, pour autant que vous le sachiez ?
La famille de mon père a été élevée au martinet, et beaucoup de claques et de fessées du coté de ma mère

- Vous souvenez-vous de vos sentiments et de vos réactions d'alors (colère, tristesse, résignation, indifférence, sentiment d'injustice ou au contraire de l'avoir “bien mérité”...) ?
Énormément d'injustice, et peu à peu, une forme d'habitude mélangée à de la résignation. Parfois, j'avais de la satisfaction de passer une journée sans baffe ou fessée.

- Avez-vous subi cette(ces) épreuve(s) dans l'isolement ou avez-vous eu le soutien de quelqu'un ?
Je n'avais pas forcément envie de parler car pour tout le reste de ma famille, y compris mes deux sœurs plus âgées, c'était « bien mérité » quand nous recevions des baffes ou des fessées.

- Quelles étaient les conséquences de cette violence lorsque vous étiez enfant ?
J'ai développé une très grande solitude, un côté asocial, et donc je me concentrais uniquement sur mes cours, de façon à recevoir un peu de compliments....

- Quelles en sont les conséquences maintenant que vous êtes adulte ? En particulier vis-à-vis des enfants, et notamment si vous êtes quotidiennement au contact d'enfants (les vôtres, ou professionnellement) - merci de préciser le contexte ?
Je suis papa de 2 enfants et ma grande victoire est de ne jamais avoir levé la main sur eux. J'ai « développé » une aversion aux « châtiments corporels » et ma femme m'a fait découvrir la non violence éducative. D'un point de vue professionnel, un grand manque d'ambition et une grande peur de l'autorité.

- Globalement, que pensez-vous de votre éducation ?
Un carcan d'injustice et beaucoup de malheur avant la libération (départ pour mes études à 350 km de mes parents)

- Viviez-vous, enfant, dans une société où la violence éducative est courante ?
Mes parents sont de fervents catholiques issues d'une éducation « classique » (donc violente) où tous les autres adultes étaient d'accord avec leur attitude.

- Qu'est-ce qu'évoque pour vous l'expression « violence éducative ordinaire » ? Quels types de violence en font partie ? Et quelle différence faites-vous, le cas échéant, entre maltraitance et « violence éducative ordinaire » ?
Quand j'étais petit, je définissais la maltraitance par l'utilisation « d'armes » (fouet, martinet). Les baffes et les fessées n'étaient pas de la violence mais de l'éducation. En étant papa à mon tour, j'ai compris que la VEO regroupe tout, y compris le non respect verbal.

- Avez-vous des objections aux idées développées par l'OVEO ? Lesquelles ?
Non !!

- Comment nous avez-vous connus : site ? livre d'Olivier Maurel ?
salon ? conférence ? autres ?
J'ai fréquement rencontré l'OVEO sur des salons à proximité du stand de la cause des parents (association lyonnaise dont je faisais partie)

- Ce site a-t-il modifié ou renforcé votre point de vue sur la violence éducative à l'égard des enfants ?
Je me sens moins seul !

François, 34 ans, ingénieur

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