Vous dites : « C’est épuisant de s'occuper des enfants.» Vous avez raison. Vous ajoutez : « Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser. » Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser.

Janusz Korczak, Quand je redeviendrai petit (prologue), AFJK.

Rassemblements contre les violences faites aux enfants et adolescent·es et en faveur de leurs droits

Le samedi 18 novembre, l’OVEO se joindra au Collectif Enfantiste et à de nombreuses autres associations pour un rassemblement contre toutes les violences faites aux enfants. Des manifestations statiques auront lieu à Paris, Marseille, Lyon et Bordeaux.

Nous publions ci-dessous l'appel à la mobilisation pour cet événement.


Le 18 novembre, j’agis et je rejoins le rassemblement contre les violences faites aux enfants et adolescent·es. 

Nous avons toutes et tous été des enfants. C’est dans cette période que se sont construites les fondations de nos vies. Chaque sourire, chaque encouragement ont contribué à façonner ce que nous sommes aujourd’hui. Chacun des mots et gestes violents ont rendu nos existences plus difficiles voire impossibles. Aujourd’hui, des milliers d’enfants et d’adolescent·es continuent de souffrir dans une indifférence glaçante. 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons pour dire stop aux violences faites aux enfants et adolescent·s à Paris, Marseille, Bordeaux, Lyon, Lille, Guingamp et Toulouse. 

Nous ne voulons plus rester les bras croisés face à des violences insoutenables, des violences souvent ignorées car elles concernent des enfants et les enfants ne sont pas considérés, ni dans leurs paroles, ni dans leurs émotions. Faut-il être adulte pour avoir le droit d’être protégé ? 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car le hashtag #metooinceste a fait émerger des milliers de témoignages, 2 ans plus tard, 92% des enfants qui dénoncent l’inceste ne sont pas protégés. 

Ce sont 160 000 enfants et ados qui subissent chaque année des agressions sexuelles et/ ou des viols. La France est le premier pays hébergeur de pédopornographie en Europe. Il faut que ça cesse. 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car les enfants meurent, en grande majorité, tués par leurs propres parents. Le suicide des jeunes est en constante augmentation. 

40 enfants par heure sont co-victimes de violences conjugales. Un parent qui tue l’un de ses enfants et/ou son ou sa conjointe, peut encore garder l’autorité parentale sur ses enfants de sa prison. 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car le harcèlement scolaire concerne 1 enfant et ado sur 10, certains d’entre eux se suicident faute d’une société qui ne peut prendre en compte leur souffrance. Les enfants subissent des discriminations quotidiennes : adultisme, racisme, validisme, grossophobie, sexisme, lgbt+phobie, classisme... 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car l’aide sociale à l’enfance n’a plus de place pour accueillir les enfants en situation de danger. Pour pallier cette crise, les départements demandent que l’on mette à la rue les jeunes de 18 ans. 1 tiers des SDF viennent de l’aide sociale à l’enfance. Ce manque de moyens crée des situations dramatiques comme le suicide d’une enfant de 11 ans, dans son foyer. C’est intolérable. 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car lors de cette rentrée scolaire, 2000 enfants vivaient sans domicile. La précarité des enfants ne cesse d’augmenter. Les familles monoparentales n’y arrivent plus, les mineur·es isolé·es étranger·es sont laissés à la rue. 

Le 18 novembre, nous nous rassemblerons car, malgré toutes ces violences, nos institutions ne sont pas en capacité de protéger les enfants et les adolescent·es. Elles dénoncent depuis de nombreuses années, ainsi que les associations de protection de l’enfance, de fortes dégradations des conditions de travail, un manque de formations et de moyens mettant en danger la vie des enfants. 

Il est temps de dire stop et demander des actions urgentes et à la hauteur. Il est temps de s’unir face à tant de violences et de souffrances des êtres qui seront et feront notre futur. Ensemble, le 18 novembre, montrons qu’il existe encore une humanité et réclamons la protection des enfants. 


> Communiqué (.pdf)

Comment soutenir l’événement ?

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