Vous dites : « C’est épuisant de s'occuper des enfants.» Vous avez raison. Vous ajoutez : « Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser. » Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser.

Janusz Korczak, Quand je redeviendrai petit (prologue), AFJK.

Une rentrée des classes ordinaire : septembre 2014

Ma fille a grandi dans un environnement presque exclusivement chinois, je suis quasiment la seule personne qui lui parle en français. Elle comprend tout ce que je lui dis, mais me répond presque toujours en chinois. Nous habitons dans une résidence où il y a beaucoup d’enfants, et depuis son plus jeune âge elle passe ses journées à jouer avec d’autres enfants, accompagnée de sa nounou (« Ayi » en chinois, ce qui signifie « tante »), ma femme ou moi. Ma fille a été entourée de beaucoup d’affection, nous avons toujours répondu à ses besoins. Elle n’a subi aucune (ou presque !) violence éducative, et cela se voit : elle est joyeuse, épanouie, belle, elle grimpe et escalade partout. Elle est heureuse, pleine de vie. Quand elle n’est pas contente, elle crie, se met en colère ; elle sait se faire entendre, et nous savons l’écouter. Elle est différente des autres enfants autour de nous. Dans notre résidence, elle est surnommée 女一号 (nü yi hao, en chinois : la star !) car elle sait ce qu’elle veut et les autres enfants la suivent dans ses jeux…

J’ai attendu longtemps avant d’avoir des enfants, je ne me sentais pas prêt... En fait je n’étais même pas sûr d’en vouloir. Je ne m’en rendais pas compte, mais mon enfance avait été difficile, et inconsciemment je savais qu’être un enfant était quelque chose d’horrible… En 2010, par des lectures, je me suis rendu compte que j’étais capable malgré tout de rendre un enfant heureux, et un an après, ma fille était née. J’ai aussi suivi une psychothérapie (2 ans), qui m’a beaucoup aidé, mais ce n’est qu’en lisant les livres d’Alice Miller il y a 6 mois que tout s’est éclairé pour moi. J’ai réussi à regarder en face les souffrances de mon enfance (ma psychanalyste n’avait pas pu m’aider à aller jusqu’au bout, et avait tendance à trouver des excuses à mes parents), et à en parler directement à mon père, après lui avoir écrit une longue lettre où je lui racontais le mal qu’il m’avait fait et les conséquences dans ma vie jusqu’à aujourd’hui. Ces conversations ont duré plusieurs jours, et je me suis senti soulagé. Cette prise de conscience progressive m’a également rendu plus sensible aux sentiments de ma fille, et c’est cela dont je voudrais parler maintenant, dans le contexte de son entrée en petite section à l’école maternelle, en septembre dernier.

J’avais deux raisons de vouloir mettre ma fille à l’école française : pour qu’elle soit dans un environnement français, et surtout pour qu’elle continue à pouvoir jouer avec d’autres enfants. En effet, dans les villes chinoises, presque tous les enfants vont à l’école à partir de 3 ans (au « jardin d’enfants »), et dans notre résidence, il ne reste donc presque plus personne avec qui jouer…

Ma fille avait 2 ans et 10 mois le jour de sa rentrée en petite section. La rentrée s’est faite en deux jours, une moitié des enfants commençait le mardi, l’autre moitié le mercredi, et toute la classe se retrouvait le jeudi. Vingt enfants par classe, encadrés par une maîtresse française et une Ayi chinoise (j’ai appris qu’on disait Atsem : agent territorial spécialisé des écoles maternelles !). Avant la rentrée, je me disais déjà que ma fille était encore un peu jeune pour aller à l’école, mais ça restait très abstrait et je restais quand même assez confiant : ma fille pleurerait peut-être un peu en me voyant partir, mais elle s’habituerait vite… En cela je pensais comme tous les parents ! Nous avions déjà visité la maternelle deux fois pendant l’été avec Aliénor, et pendant le mois d’août elle parlait souvent de l’école, elle attendait la rentrée avec impatience… Je pensais que c’était bon signe. Je ne me faisais pas de souci, je pensais naïvement qu’elle s’adapterait sans problèmes, au moins aussi rapidement que les autres enfants.

La maîtresse m’a permis de rester un peu dans la classe avec ma fille, pour faciliter son adaptation. J’étais le seul parent à en avoir fait la demande, à ma grande surprise. J’y suis finalement resté pendant deux matinées : assis sur une petite chaise dans un coin de la classe, j’observais en silence, comme si c’était moi qui rentrais à l’école… Au bout du premier jour j’étais déjà presque sûr de vouloir la retirer, mais j’y suis retourné une deuxième fois pour bien m’en assurer et ne pas avoir de regrets.

Le jour de la rentrée, j’ai accompagné Aliénor en vélo, avec Lin. Nous sommes restés dans la classe pendant une demi-heure comme tous les parents, puis nous avons dit au revoir à Aliénor, lui disant que nous reviendrions la chercher à midi. Elle avait l’air de bien s’amuser avec les jouets, même si elle ne connaissait encore aucun de ses « petits camarades »… Elle nous a même dit au revoir et avait l’air d’accepter notre départ, mais quand nous sommes vraiment partis, elle s’est mise à pleurer. Elle avait l’air désespéré… L’Ayi chinoise nous a fait signe de partir à travers le hublot de la porte, mais nous avons refusé : nous n’avons jamais laissé Aliénor pleurer sans la réconforter, et n’avions pas l’intention de changer. C’est à ce moment seulement que j’ai décidé de rester dans la classe ; ma femme est partie car elle devait rentrer à la maison pour donner le sein à notre fils.

Voici ce que j’ai observé pendant ces deux jours :

La maîtresse : « Vous ne l’avez jamais quittée ? Ah, c’est pour ça… » En effet, Aliénor n’a jamais été à la crèche, elle a toujours été soit avec nous ses parents, soit avec sa nounou (Ayi), chez nous. Elle passe beaucoup de temps dehors, chez d’autres enfants, et a une vie bien occupée (plus que si elle avait été à la crèche…).

La maîtresse : « Est-ce qu’elle a un doudou ? » et le lendemain à nouveau la même question : « Je vous l’ai peut-être déjà demandé, mais est-ce qu’elle a un doudou ?» Non, ma fille n’a pas de doudou… Ma fille n’a jamais eu besoin de doudou, nous avons toujours été là pour la réconforter quand elle en avait besoin. Elle n’a jamais eu de tétine non plus…

Après que tous les parents sont partis, je me suis mis dans un coin sur une petite chaise, et j’ai observé, faisant semblant de lire un livre… C’est un peu la pagaille, c’est le premier jour, certains enfants jouent en silence, d’autres pleurent… Je sens que tous ont peur ; mais peu l’expriment de manière visible (en pleurant). Moi aussi j’ai peur, c’est comme si c’était moi qui rentrait à l’école… Dans la salle de classe, je redeviens le petit garçon timide et peureux que j’étais face à ma maîtresse (sauf que maintenant elle a mon âge !).

  • A un moment, la maîtresse dit bien fort, à une petite fille : « Ici c’est moi la chef. A la maison la chef c’est maman, mais ici c’est moi ! »
  • Plus tard, en voyant deux enfants en train de se disputer, la maîtresse (ayant sûrement peur qu’ils se fassent mal) pousse un grand cri : « Arrête !! » alors qu’elle est juste à côté et qu’il n’y a pas vraiment danger… Elle a fait peur à tous les enfants, même moi ça m’a fait sursauter à l’autre bout de la classe !
  • La maîtresse fait des efforts pour être gentille (sans y parvenir bien évidemment, on voit bien qu’elle se force), mais la situation est impossible : 20 enfants anxieux, qui découvrent en même temps un nouvel environnement, sans leurs parents, sans pouvoir en sortir… Les cris et les pleurs… C’est très stressant pour elle, alors elle se lâche sur les enfants. Tout ce qu’elle fait, c’est « manager » le groupe, pour éviter que cela ne dégénère et qu’ils se mettent tous à pleurer.
  • La maîtresse n’aime pas les enfants qui pleurent. Quand un enfant pleure, elle l’imite devant les autres en faisant « ouin ouin ouin !! », pour que l’enfant comprenne qu’il est ridicule et qu’il doit s’arrêter de pleurer. Pleurer ne sert à rien ; elle dit à un enfant : « Arrête de pleurer ! Si tu pleures je ne peux pas entendre ce que tu me dis ! »
  • Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus d’enfants qui pleurent. Pour les petits Chinois, qui n’ont souvent jamais été à la crèche, c’est la première fois qu’ils sont abandonnés (les Chinois aisés des villes ont tous des nounous à plein temps, souvent logées à domicile). Mais les petits Français ont été habitués dès leur plus jeune âge. Ils ont quasiment tous été à la crèche, ont souvent été séparés de leurs parents… Ils savent que pleurer ne sert pas à grand-chose, ils sont résignés, ils sont bien adaptés… Et la maîtresse aime bien les enfants qui ne pleurent pas. Elle leur dit : « vous entendez les enfants qui pleurent dans le couloir ? Oh, qu’est-ce qu’ils pleurent fort ! Ça nous fait mal aux oreilles ! C’est pour ça qu’on garde la porte fermée. » La plupart des Chinois dorment dans le lit de leurs parents, où ils se sentent en sécurité. Les Français dorment tous seuls dans leur chambre, dans leur petit lit, et les parents ont hâte qu’ils « fassent leurs nuits ». Les parents les ont presque tous laissés pleurer la nuit, en attendant qu’ils se fatiguent, qu’ils se résignent, et se rendorment… Terrorisés, seuls dans leur lit, ils apprennent à se taire, pour ne pas déranger leurs parents. Pour ces enfants, la rentrée des classes, ce n’est qu’un abandon de plus. Ils sont habitués, et ne pleurent pas. A trois ans, ils sont déjà disciplinés, ils jouent tous seuls dans leur coin sans embêter personne. (Dans la classe, les enfants ne jouent pas ensemble mais côte à côte, sous le regard de la maîtresse.) Ma fille n’est pas comme ça, nous ne l’avons pas dressée pour ça. Si tous les enfants étaient comme elle, l’école serait obligée de changer, car les maîtresses seraient submergées… Mais la plupart des parents font eux-mêmes le travail de dressage de leurs enfants, ils leur apprennent dès leur plus jeune âge à être obéissants (à quel prix !), et c’est tout naturellement qu’ils obéissent à la maîtresse…
  • La maîtresse s’adresse à un enfant qui a dessiné sur le tableau noir avec un crayon de couleur : « Non, ça c’est une bêtise, les crayons de couleur, c’est pas sur le tableau ! » C’est le premier jour de classe, et les enfants font déjà des « bêtises », avant même qu’on leur ait expliqué les règles…
  • Pendant que la maîtresse est occupée à ranger les jouets (et n’a pas le temps de faire autre chose !), Aliénor monte sur un tabouret et joue avec le bac à sable, placé en hauteur, mais largement à sa portée. Je la laisse jouer, tout en sachant que c’est sûrement « interdit!». Au bout de 10 minutes, la maîtresse s’en rend compte et dit « NON NON NON, il faut pas toucher, c’est en hauteur, en hauteur c’est pas pour les enfants !! » et elle fait redescendre Aliénor aussitôt…
  • Plus tard, je me retrouve dans le couloir, avec l’assistante chinoise qui gère les enfants qui pleurent ; elle est incapable de les réconforter : « Arrête de pleurer », c’est ce qu’elle trouve de mieux à leur dire. « Je vais appeler tes parents (ce qui est faux !), mais si tu pleures, le téléphone ne fonctionnera pas. » Ça c’est la meilleure, elle leur ment… Pendant les deux matinées où j’étais présent, il y avait constamment 3 ou 4 enfants chinois dans le couloir, assis sur un banc en train de pleurer. Ils ont pleuré quasiment sans interruption. Ils se sentent abandonnés, mais « c’est pour leur bien ! », ici ils vont apprendre le français !
  • La maîtresse à un enfant qui pleure et réclame sa maman : « Ah non, c’est pas l’heure des mamans maintenant ! »
  • Alors que j’étais sorti de la classe pour aller aux toilettes et que je tardais à revenir, Aliénor s’en est rendu compte et s’est mise à pleurer. Elle croyait peut-être que j’étais parti et que je la laissais toute seule… comme les enfants du couloir…
  • Quand la maîtresse n’en peut plus, qu’elle sent qu’elle est en train de perdre le contrôle de sa classe (ils ne sont pourtant que 10 le premier jour…), elle sort son joker : la télévision ! Pour les calmer, elle leur met un dessin animé : Petit Ours brun. Et ça marche ! Tous les enfants s’assoient en rang sur le banc et écoutent bien sagement la maman du petit ours brun, qui leur explique comment être un bon petit garçon bien sage… Tous sauf Aliénor, qui n’a jamais regardé la télé et n’a jamais eu à obéir… Elle continue à jouer à l’écart en jetant un coup d’œil distrait à la télévision…
  • Au bout d’un moment, c’est « l’heure de la récréation », tout le monde sort. Les maîtresses papotent au centre de la cour, et portant une attention très distraite aux élèves, c’est surtout leur récréation…
  • Après une heure de vacarme, de cris et de pleurs qu’elle a bien du mal à arrêter, la maîtresse n’en peut plus. Elle me dit : « Vous pouvez rentrer avec votre fille, de toute façon c’est presque l’heure, pour le premier jour on finit à 11h30. » Quand je lui fais remarquer qu’il n’est que 10h30, elle semble un peu gênée… Je comprends qu’elle n’en peut plus, qu’elle a hâte que ça se termine. Mais malgré tout elle garde le sourire, entre deux cris, et s’affaire à ranger les jeux éparpillés dans la salle… Plus tard, imaginant mon désarroi, elle me dit : « Rassurez-vous, c’est pas tous les jours comme ça, au bout d’un moment ils se calment ! », ce qui ne me rassure pas vraiment…
  • A la sortie de l’école, le premier jour, je parle à certains parents que je connais. Un père me dit en parlant de son fils : « Il y a bien un moment où il faut couper le cordon. » Que je lui dise que son fils avait passé toute la première matinée à pleurer dans le couloir n’avait pas l’air de le chagriner… (Le pauvre, ses parents n’ont pas attendu la petite section pour lui couper le cordon… depuis tout petit il est peureux et timide…) Une mère me dit s’être sentie rassurée quand elle a vu que dans la classe, il y avait des livres pour enfants « T’choupi », comme chez elle… Tout va bien alors… J’ai vu sa fille pendant la récréation, elle errait seule, comme une âme en peine, sans jouer avec personne ! Depuis elle s’est bien « adaptée » et est « très contente d’aller à l’école » ! Il y a aussi des enfants pour qui la rentrée « se passe très bien », des enfants déjà très bien adaptés, qui ont tant besoin de faire plaisir à leurs parents qu’ils prennent sur eux et ne se plaignent pas, déjà à trois ans… A en croire les parents, tous les enfants aiment aller à l’école, et plus ils sont petits plus ils aiment ! Quel déni ! Pour aimer aller à une école comme celle-là, il faut vraiment que l’ambiance à la maison soit terrifiante… ce qui est peut-être le cas pour certains… (Pour la plupart des enfants, l’école, c’est la continuation de la maison, même devoir de soumission et d’obéissance, la maîtresse remplace papa et maman…)

Dernière discussion avec la maîtresse, pendant la récréation, juste avant de partir :

  • « Bon, il va falloir que vous preniez une décision, on ne peut pas vous garder indéfiniment dans la classe… » alors que j’avais passé deux fois trois heures dans l’école avec Aliénor… Mais en effet, il ne m’a pas fallu plus de temps pour prendre ma décision…
  • Suggestion de la maîtresse : « Peut-être faut-il que vous lui reparliez, que vous lui disiez que maintenant elle est une grande fille, et que quand papa va au travail, elle va à l’école. » Moi : « Mais ce n’est pas une grande fille, elle n’a pas encore 3 ans ! » La maîtresse : « Ah, mais c’est peut-être ça le problème, si vous-même vous pensez qu’elle est trop petite. »
  • La maîtresse : «Vous savez, j’ai 15 ans d’expérience, alors vous pouvez me croire. C’est toujours pareil, ils pleurent les deux premières semaines, puis ils s’arrêtent de pleurer et alors, on peut commencer à travailler. » Moi : « Mon but n’est pas uniquement qu’elle s’arrête de pleurer (mais qu’elle soit heureuse) ! »
  • A la fin de la récréation, impossible de faire rentrer Aliénor dans la classe ! Elle se met à faire une colère, et exige de sortir de l’école. Ça lui suffit, elle n’aime pas ! Heureusement que j’ai pensé à prendre son sac… Nous sortons à la fin de la récréation. Fin d’une expérience de 2 jours.

Le lendemain, je vais désinscrire ma fille au secrétariat de l’école, et je discute avec la comptable, qui est surprise et curieuse de savoir pourquoi j’ai pris une telle décision. Apparemment elle n’a jamais vu ça. Elle me dit sur un ton ironique : « Vous êtes un vrai papa poule ! » J’essaie de prendre ça pour un compliment. Elle me confie que, à son entrée en petite section, son fils aîné a pleuré jusqu’à Noël, et qu’après il s’est habitué. Quatre mois, c’est long ! Je lui ai dit que je n’avais pas conscience de la situation d’une classe de petite section, que j’aurais préféré un jardin d’enfants, que ma fille n’était pas prête pour aller à « l’école », qu’elle était encore petite… Elle me dit que le monde entier nous envie notre école maternelle, que de nombreux pays sont en train d’importer notre modèle… (je pense : les pauvres enfants…). Quand je compare au jardin d’enfants allemand à côté de chez moi (avec trois fois plus d’adultes par enfant), je plains les petits Français…

Pendant ces quelques jours, j’ai enfin pu vraiment ressentir ma peur de l’école, mon angoisse quand j’étais petit, et surtout ce terrifiant sentiment d’abandon lors des rentrées scolaires... J’ai ressenti combien j’avais moi-même souffert de l’école, et cela m’a permis d’être sensible aux pleurs de ma fille, de l’écouter vraiment. Je savais que j’avais eu peur de l’école quand j’étais enfant, mais cette peur était restée enfouie, inexprimée… si bien que je ne m’attendais pas du tout à ce que ma fille puisse avoir peur elle aussi… Mon aveuglement (partiel) sur ma propre histoire m’empêchait de voir vraiment la violence de l’institution scolaire… Mais ma fille a su m’ouvrir les yeux, définitivement. Sans la lecture d’Alice Miller et tout le chemin que j’ai parcouru depuis, j’aurais sûrement réagi très différemment lors de cette rentrée des classes…

Cette petite expérience nous a coûté plus de 1 500€ (850€ de frais d’inscription, plus le prix de « tout mois entamé est dû ! ») : un peu cher pour deux matinées ! Depuis, nous avons dû nous organiser pour qu’Aliénor puisse continuer à jouer avec d’autres enfants. Ce n’est pas toujours facile mais on y arrive ! Elle parle parfois de « son école », mais n’a pas vraiment envie d’y retourner…

NB : C'est une école du système français, comme il en existe dans les villes étrangères qui ont une importante communauté française. Par rapport aux écoles gratuites en France c’est cher, mais c’est moins cher que les autres écoles internationales de Chine. Après cette rentrée, nous avons visité d'autres écoles, mieux, mais notre motivation de scolariser notre fille avait déjà bien diminué, et on a finalement laissé tomber, sans regret. Je n'ai jamais envisagé l'école chinoise pour ma fille, car c’est encore pire : en plus de la discipline encore plus stricte (avec menaces et punitions), il y a le bourrage de crâne, la propagande et des horaires encore plus longs : ils prennent souvent leurs trois repas à l'école ! Les enfants chinois sont peut-être en moyenne un peu mieux traités que les enfants français quand ils sont très petits (et encore...), mais ça change assez brutalement après 3 ans, avec l'entrée à l'école...

Charles, 37 ans, vivant en Chine depuis 11 ans, marié depuis 13 ans avec Lin, Chinoise. J’ai une fille de 3 ans, Aliénor et un fils de 6 mois, Émile.


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