Vous dites : « C’est épuisant de s'occuper des enfants.» Vous avez raison. Vous ajoutez : « Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser. » Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser.

Janusz Korczak, Quand je redeviendrai petit (prologue), AFJK.

Immenses et Minuscules : un spectacle sur la violence éducative

Nouvelle information : ce spectacle sera joué le soir du 19 octobre 2011 à l'occasion du colloque de la FF2P (cf. aussi page Conférences). On peut également voir sur Internet (voir lien ci-dessous) un petit extrait de la pièce joué par des amateurs.


A l'occasion des 20 ans de la Convention des droits de l'enfant, la compagnie l'Atelier du Possible a créé le spectacle Immenses et Minuscules.

Je suis allée le voir avec ma fille. Nous sommes sorties avec des mélodies sur les lèvres, des images et des histoires dans la tête. Ce spectacle dénonce les diverses violences faites aux enfants à travers le monde, sans oublier la violence éducative ordinaire. Trois vies d'enfants sont décrites, et des extraits de la vie de la majorité des enfants. J'ai particulièrement apprécié la scène où une jeune fille répond à un prof humiliant en rappant (extrait de Eh connard de Keny Arkana), celle de la pédiatre prônant les fessées, montrant par son comportement qu'elle ne va pas bien, les divers portraits courts et incisifs de parents employant la violence ordinaire : je te frappe pour t'apprendre à ne pas frapper un plus jeune, ton comportement me fait mourir... Ce n'est pas misérabiliste, et c'est imprégné de tendresse et de poésie. Une chanson décrit la vie de la jeune Chinoise Liang Li où les deux chanteuses miment les gestes à la chaîne et une s'en éloigne, montre le rêve, l'espoir, les deux voix s'éloignent, se retrouvent ... "Liang Li, 10 ans et demi, travaille en Chine, dans une usine ..."

Sur le blog, vous pourrez lire quelques textes des scénettes : j'ai aimé "LE BIDON VILLE", monologue d'un enfant se débrouillant seul et dont un bidon est la demeure.

Grâce à la bande-annonce, on peut voir un déroulé du spectacle et des extraits de scènes.

Encore quelques spectacles dans les jours qui viennent en Provence. Et une nouvelle tournée l'année prochaine 🙂

Marianne Roger, membre de l'OVEO, 27 novembre 2010


On peut voir sur Internet, sous le titre Petit précis d'éducation, un court extrait de la pièce joué et filmé par un groupe d'anciens parents d'élèves. Comme la scène peut paraître un peu surprenante à première vue, voici le commentaire de Marianne :

Cette scène passe très bien dans le spectacle, et a un sens fort. Là, au début, je la trouvais surjouée, et puis, peu à peu, j'ai retrouvé la magie que j'avais ressentie dans le spectacle, en plus faible, bien sûr. J'aime le contraste entre cette femme qui prône une éducation rigide, de contrôle hyper fort, et son état desordonné, qui hurle que cela ne va pas bien, et les enfants qui jouent derrière, en faisant un truc généralement interdit et qui se passe bien. Je trouve qu'elle la joue bien, de facon convaincante. Elle doit m'évoquer des personnes connues enfant, et c'est un soulagement de me rendre compte que ce n'est pas un comportement sain.


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