Autorité adulte, conséquences vécues
Je suis né français en 1957 d'un père espagnol rescapé des camps de la mort nazis en 1945. Il m'a infligé une éducation très violente, semblable à la cruauté de ses anciens bourreaux. Interdiction de pleurer, de parler, de courir, de lire, de jouer en sa présence et aussi d'uriner et de déféquer sauf en dehors de la maison. Bien sûr, pour "m'apprendre à obéir" j'avais droit à une punition préventive quotidienne : il me jetait nu sur le lit et me frappait à coup de ceinture. A l’extérieur il bénéficiait d’une haute considération : travailleur courageux et consciencieux, père de famille qui montre le droit chemin à ses enfants.
À l'âge de six ans je suis entré à l'école et j'ai eu le malheur d'être reçu par une institutrice pédocriminelle 1. Je n'ai rien dit car j'avais ordre de mon père d'obéir à la maîtresse et aussi interdiction d'adresser la parole à un adulte. Elle a pu continuer...
Un étau de honte, de douleur et de terreur est la totalité de mon enfance. À l’âge de sept ans j’ai tenté de me suicider par noyade. Malheureusement, par hasard, un jeune homme a aperçu le petit corps inerte et a cru bon de le repêcher. Par miracle et à mon grand désespoir je suis revenu à la vie, c’est-à-dire face à l’horreur totale.
Petit de taille et d'âge (j'ai eu un an d'avance jusqu'en terminale), extrêmement timide et peureux, j'ai constamment été torturé physiquement par des garçons et moralement par des professeurs de collège de la sixième à la troisième. Ce sadisme s'est arrêté en classe de première au lycée mais mon père a maintenu la terreur jusqu'au jour de mes dix-huit ans, jour où je me suis enfui pour résider dans une autre ville.
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