La rentrée 2025 a été l’occasion de nouvelles prises de position médiatisées en faveur du maintien d’une culture de la punition et de la domination adulte.
La tribune publiée en opposition au référentiel national de la qualité d’accueil du jeune enfant (voir notre article dédié) a donné lieu à quelques articles et interviews dans l’ensemble peu nuancés.
En effet, les médias ont davantage mis en avant les arguments mentionnés dans la tribune, en donnant souvent peu de place aux éléments précisés dans le référentiel, voire en dénonçant des points présentés de façon caricaturale.
Ainsi, dans cette interview sur RMC, Caroline Goldman parle d'« aliénation organisée » : « on ne peut pas régler le problème de la peste en amenant le choléra » (en évoquant la maltraitance en opposition à l’absence de punitions).
Dans une autre intervention pour France Info, le pédopsychiatre Patrick Ben Soussan évoque « une ode à la crétinisation de la petite enfance ».
Sur TF1 (à 1h03), « c’est l’enfant-roi » est l'expression qui définirait « l’éducation positive », dont émanerait ce nouveau référentiel, selon les chroniqueurs et intervenant·es qui s'y montrent opposé·es, en méconnaissance de son processus de construction ayant largement associé les professionnel·les concerné·es.
D’autres titres de presse semblent aller dans ce sens également :
- « Ce milieu est endoctriné » : le nouveau guide de la petite enfance réactive la fronde contre l’éducation positive
- « Choquant et irresponsable » : sanction proscrite, rejet de la tétine… un guide ministériel prônant « l’éducation positive » en crèche fait polémique
- Un collectif incluant Caroline Goldman et Élisabeth Badinter alerte sur l’application de l’éducation positive dans les crèches françaises
D’autres articles sont plus nuancés :
- Conflits entre enfants, sanctions, crises de colère : les enjeux du débat autour du nouveau guide de la petite enfance
- Tétines, punitions… Que dit vraiment le nouveau guide à destination des personnels de crèche ?
Notons que lorsqu’il y a (rarement) débat (ici entre Caroline Goldman et Jean-Baptiste Frossard, membre de l’IGAS et du comité de pilotage du référentiel), celui-ci permet d’apporter des précisions et des nuances, Caroline Goldman elle-même semblant plus mesurée.
Une notion revient souvent dans la bouche des tenants d’une approche punitive, celle de « bon sens », comme une évidence. Ainsi, si le référentiel constitue une avancée, nous constatons que l’approche punitive conserve un fort ancrage culturel.