Quand on a rencontré la violence pendant l'enfance, c'est comme une langue maternelle qu'on nous a apprise.

Marie-France Hirigoyen.

Ce qui fait tenir bon : une enfance heureuse

Par Olivier Maurel,

On savait déjà, par l'enquête de David et Pearl Oliner, que ce qui avait permis à la plupart des "Justes" de le devenir, c'étaient des parents affectueux et confiants dans leurs enfants, un climat d'altruisme et surtout une éducation non autoritaire et non répressive.

Eva Schloss, demi-sœur par alliance d'Anne Frank, déportée comme elle à Auschwitz le 11 mai 1944, le jour de ses quinze ans, consacre maintenant son temps à témoigner sur la déportation auprès des enfants des écoles. Elle a répondu, elle, à la question : "Comment avez-vous pu tenir ?" Et sa réponse a été : « J'ai tenu bon parce que je me suis accrochée à mon enfance, à tous ces moments de tendresse et de joie. C'est ça, les enfants ont besoin d'amour. C'est l'essentiel. Et il faut le dire. »

Les ressources d'humanité et de force des adultes, ou leurs capacités de violence, viennent toujours de l'enfance, qu'elle soit, pour le meilleur, respectée et aimée, ou, pour le pire, violentée et humiliée. « L'intime gouverne le monde. »


Source : Le Monde, édition du 9 octobre 2009, article paru à l'occasion de la sortie en France du livre d’Eva Schloss, L'Histoire d'Eva (éd. du Cherche-Midi).

Sur le même sujet, voir aussi "A propos de l'enfant roi"


, , ,