C’est seulement quand se produit un changement dans l’enfance que les sociétés commencent à progresser dans des directions nouvelles imprévisibles et plus appropriées.

Lloyd de Mause, président de l'association internationale de Psychohistoire.

Roald Dahl, « Moi, Boy »

Par Marianne, membre de l'OVEO

Moi, Boy (Roald Dahl)Dans son livre Moi, Boy, Roald Dahl évoque des souvenirs d'enfance.

A ses 9 ans, à l'école de son village au pays de Galles, il a été fouetté ainsi que trois de ses amis. Il décrit avec acuité l'horreur que c'est de voir ses amis fouettés, le sadisme du directeur et d'une autre adulte assistant à la scène, comme les enfants sont petits, comme il espère de tout son cœur que sa mère va débarquer pour le sauver, ainsi que le choc et la douleur.

Rentré chez lui, il n'en parle pas à sa mère, mais elle constate les meurtrissures quand il prend son bain. Elle va illico presto dire au directeur que l'on ne bat pas aussi sauvagement les petits enfants dans son pays (elle vient de Norvège), et l'informe qu'elle retire son fils de cette école à la fin de l'année scolaire.

Elle l'envoie dans une école britannique, car son mari, mort, avait dit que les écoles britanniques étaient les meilleures. En pensionnat, car elle n'est pas prête à faire déménager toute la famille.

Ainsi, à l'âge de 9 ans passés, l'auteur va dans un pensionnat britannique. Il y retrouve la pratique des enfants fouettés par le directeur et certains des élèves plus âgés, les "boazers", et il sera fouetté moultes fois pendant plusieurs années. Il ne mentionne pas en avoir parlé à sa mère.

Devenu plus âgé, il aurait dû devenir un des "boazers", mais, étant mal vu des autorités car il était imprévisible et ne respectait pas les règles, il ne le sera pas, ce qu'il a apprécié, car il ne se voyait pas rosser d'autres élèves et aurait refusé.

Voici ce qu'il écrit au sujet de ces châtiments corporels :

« Vous devez maintenant, j'en suis sûr, vous demander pourquoi j'insiste tellement sur les châtiments corporels à l'école. La réponse est simple : je ne peux pas m'en empêcher. Durant toutes mes études, j'ai été horrifié par ce privilège accordé aux maîtres et aux grands élèves d'infliger des blessures, parfois très graves, à de jeunes enfants. Je ne pouvais pas m'y habituer. Je n'ai jamais pu. Il serait, bien entendu, injuste de prétendre que tous les maîtres à l'époque passaient leur temps à rouer de coups tous les petits garçons. Ce n'était pas le cas. Quelques-uns seulement, mais c’était bien suffisant pour laisser chez moi un sentiment d'horreur qui dure encore. »

Il n'était pas contre toutes les violences envers les enfants, il écrit à la suite : « Il n'y a rien de mal à cingler de quelques coups rapides les fesses d'un petit garçon turbulent. » Et il poursuit sur la description détaillée d'une raclée par un directeur pour en montrer l'horreur et comme c'était beaucoup plus que « quelques coups rapides ».

A le lire, j'ai vu comment un enfant venant d'une éducation avec un certain niveau de violence éducative ordinaire pouvait voir l'horreur d'un niveau plus élevé et ne pas la reproduire.


Liens externes :

  • Roald Dahl sur Wikipédia et sur le site de l’éditeur (Gallimard).
  • Le livre fait partie de ceux recommandés par l’EN pour la classe de 3ème, voir la page du livre Moi, Boy sur le site de l'éditeur et cette critique d'un élève.

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