Quand on a rencontré la violence pendant l'enfance, c'est comme une langue maternelle qu'on nous a apprise.

Marie-France Hirigoyen.

Une campagne ELEVER SON ENFANT SANS VIOLENCE à Romainville à partir du 5 octobre 2009

Le Dr Gilles Lazimi, directeur du Centre municipal de santé de Romainville (Seine-Saint-Denis), nous informe du lancement d’une campagne qui sera présentée le 6 octobre 2009 à 14 h 30 à la Maison des Parents de Romainville (rue de la Résistance, cité Marcel-Cachin, 93230 Romainville, tél. 01.48.45.59.06), et annoncée dès le 5 octobre par des affiches sur toute la commune. Nous espérons que cette « campagne originale » et exemplaire inspirera d’autres villes ! C'est avec plaisir que nous avons également accueilli la proposition du Dr Gilles Lazimi de faire partie de notre comité de parrainage.

Extraits du communiqué :

Cette campagne va surprendre et soulever le débat sur des violences trop souvent banalisées. Celles que subissent nos enfants au quotidien de la part de leurs parents qui les aiment et qui font tout ce qu’ils peuvent pour les éduquer et les élever le mieux possible !

Deux affiches originales 1 [...] : deux ours d’enfants interpellent les adultes sur les souffrances et difficultés de la petite Alice et du petit Paul. Ces affiches sont signées « Ville de Romainville » et « Fondation pour l’enfance ». Des affiches fortes avec un visuel émouvant, deux ours en peluche qui accrochent le regard et nous ramènent vers notre passé d’enfants. Ils sont émouvants, ils expriment des sentiments et des émotions. Ces affiches ne peuvent laisser indifférent. Elles vont susciter débat et réflexion sur notre façon d’élever nos enfants, elles ont pour titre : « Élever son enfant sans violence. »

Ces ours, compagnons des enfants, sont les témoins et les confidents d’Alice et de Paul. Ils nous interpellent et nous révèlent que des mots banals ou des gestes (claques, fessées…) encore trop habituels dans notre société peuvent avoir des conséquences sur l’état de santé de nos enfants et plus tard sur leur devenir d’adultes et de parents.

Cette campagne n’a d’objectif que d’aider les parents que nous sommes à améliorer nos compétences, car élever son enfant n’est pas chose facile ! Les maisons et écoles des parents sont des lieux idéaux pour en discuter, partager et changer nos pratiques. Les violences envers les enfants sont malheureusement encore fréquentes en France. Les ours nous interpellent :

« La petite Alice n'arrive pas à apprendre à lire depuis que son père la frappe  »

Les claques ou les fessées ne sont pas nécessaires, ni utiles pour aider son enfant dans les apprentissages. De telles violences ont un résultat contreproductif. Comment réfléchir et changer nos pratiques, héritées souvent de notre propre culture et éducation. Il est important de transmettre que les gestes de ce type sont de véritables violences, avec un risque de conséquences durables pour l’enfant et l’adulte en devenir. Et de se questionner sur le sens que nous donnons à ces « violences éducatives ».

« Le petit Paul a toujours mal au ventre depuis que sa mère le traite de nul »

Eh oui, les mots peuvent avoir une conséquence sur l’estime de soi et la confiance de l’enfant, surtout quand ils viennent de ses parents. C’est donc vrai, « je suis nul, je ne vaux pas la peine d’être aimé, ma maman n’est pas fière de moi, je ne peux pas progresser, je ne mérite pas d’être aimé, ma maman ne m’aime pas... » Escalade possible de pensées pour l’enfant qui peuvent se traduire par des troubles somatiques et d’autres difficultés, notamment scolaires. Et pourtant, un grand nombre de parents n’imaginent pas que de tels mots puissent engendrer de telles conséquences. [...]

Outre son action d’aide à la parentalité tout au long de l’année, la Maison des Parents de Romainville organise un cycle de conférences-débats qui a débuté le 9 juin 2009 par une conférence du Dr Jacqueline Cornet (« Ni claques ni fessées ») sur le thème : « Eduquer sans violence… vers une éducation positive ».

La deuxième conférence, le 13 octobre 2009 à 19 h, sera animée par Mme Marie-Christine Marion, responsable de la Maison des Parents, et le Dr Gilles Lazimi, médecin directeur du Centre municipal de santé, sur le thème : « Les mots qui blessent, les mots qui libèrent ».

La troisième conférence, le 17 novembre 2009 à 19 h, sera animée par le Dr Suzanne Robert-Ouvray, sur les conséquences neurophysiologiques et psychologiques des violences sur les enfants. Cette dernière conférence de l’année coïncidera avec l'anniversaire des 20 ans de la Déclaration des Droits de l'enfant.

Pour tous renseignements : Dr Gilles Lazimi, 01.41.83.17.70, lazimigilles@gmail.com, ou Marie-Christine Marion, 01.48.45.59.06, mcmarion.psy@laposte.net

Livres cités :
Alice MILLER, C’est pour ton bien ; Abattre le mur du silence ; L'Enfant sous terreur ; La Connaissance interdite (Aubier, Flammarion).
Olivier MAUREL, La Fessée, 100 questions-réponses sur les châtiments corporels (La Plage) ; Oui, la nature humaine est bonne ! (Robert Laffont).
Suzanne ROBERT-OUVRAY, Enfant abusé, enfant médusé (DDB).
Jacqueline CORNET, Faut-il battre les enfants ?(Hommes et Perspectives).
Stanislas TOMKIEWICZ, Aimer mal, châtier bien (Seuil).
Caroline ELIACHEFF, De l’enfant roi à l’enfant victime ( Odile Jacob).
Marie-Thérèse HERMANGE, L'Enfant soi-disant roi (Albin Michel).
Pierre LASSUS, L'Enfance du crime : Tous les grands criminels ont été des enfants maltraités (Bourin).



  1. Ces images ont été rééditées en février 2015 par l'OVEO sous forme de petits tracts, cartes postales et affiches au format A4. Vous pouvez vous les procurer en passant par la page Tracts et affiches.[]

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